mardi 7 juin 2016

Ma mère du Nord de Jean-Louis Fournier*****

Editeur: Stock - Date de parution : Septembre 2015
198 pages

4ème de couverture


« Petit, chaque fois que j’écrivais quelque chose ou faisais un dessin, j’avais besoin de le montrer à ma mère pour savoir si c’était bien.
Qu’est-ce qu’elle penserait aujourd’hui de ce que je suis en train d’écrire sur elle ?
Je suis inquiet. Elle doit en avoir assez qu’on parle de son mari alcoolique. Ne pas avoir envie qu’on parle d’elle, la discrète, la réservée, de ses maladies imaginaires, de sa tristesse.
Va-t-elle savoir lire entre les lignes, comprendre que ce livre est une déclaration d’amour ? Que j’essaie de me rattraper, moi qui ne lui ai jamais dit que je l’aimais, sauf dans les compliments de la fête des Mères dictés par la maîtresse.
Ce livre, je l’ai écrit pour la faire revivre.
Parce qu’elle me manque. »


Mon avis
  ★★★★★


Extrêmement touchant.
J'ai ressenti beaucoup d'émotions à la lecture de ce roman.
L'écriture est si belle, si fluide.
Ce que j'aimerais pouvoir écrire à la mémoire de ma petite maman, qui elle aussi me manque chaque jour terriblement.
Merci Monsieur Fournier pour ce bel hommage, quel bonheur de vous lire.

"Récemment, mon frère Yves-Marie a fait une découverte étonnante. En 1869, dans la maison du 21, rue de la paix, aurait habité le poète Paul Verlaine. Il y aurait mené une vie crapuleuse.
Mon père s'appelait Paul, comme Verlaine.
Mon père buvait, comme Verlaine. Le Byrrh avait remplacé l'absinthe.
Ma mère adorait Verlaine et le faisait étudier à ses élèves. J'ai retrouvé son cahier où elle avait recopié ses poèmes.
Dans cette maison, elle a dû entendre l'écho des sanglots longs des violons de l'automne, et elle a attrapé la mélancolie."

"J’oublie que le temps ne fait que passer, il ne s’arrête pas, on le reconnaît seulement après, aux traces qu’il laisse."

"Notre mère jouait très correctement, elle avait pris des leçons. Soixante ans plus tard, j’ai dans la tête son morceau favori, une valse de Brahms, la valse numéro 15 en la majeur. Je l’ai retrouvée, elle dure une minute trente-six. Une minute trente-six de bonheur. Le bonheur, ça ne dure jamais longtemps."

""Je dois porter la poisse" dira-t-elle en arrivant… Elle ignorait qu’elle avait été la plus grande chance de ma vie. Je n’ai pas osé le lui dire, elle m’avait appris à taire mes sentiments."

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