mercredi 15 juin 2016

L'espion d'Austerlitz de Laurent Joffrin****


Editions Stock, Septembre 2014
300 pages

Résumé éditeur


Un crime à l’état-major de Napoléon ! L’affaire est assez sérieuse pour que l’Empereur convoque à Boulogne son meilleur policier, Donatien Lachance. Qui a tué Pierre Levasseur, l’aide de camp préféré de Napoléon ? Y a-t-il un espion au coeur de la Grande Armée ? Pour résoudre l’énigme, pour écarter la menace qui pèse sur le sort de la France, Lachance suit Napoléon dans sa campagne la plus glorieuse, celle qui emmène les grognards de Boulogne à la bataille d’Austerlitz.
Au fil de cette enquête qui plonge au coeur de la stratégie du plus grand capitaine de l’histoire, Donatien pourra-t-il reconquérir sa femme, Olympe, républicaine ardente prise d’une passion brûlante pour un jeune aristocrate rallié au régime ? Au milieu des intrigues qui entourent Napoléon, des pièges tendus par les agents des puissances ennemies, des ruses dont l’Empereur savait user pour mystifier ses adversaires, Lachance ira de palais en bivouac et de surprise en surprise.

Mon avis ★★★★☆


Passionnant sur le plan historique, l'intrigue policière l'est un peu moins et passe au second plan. L'auteur joue avec L'Histoire, incluant des personnages réels, comme Murat, le célèbre espion Schulmeister, des personnages fantaisistes, comme le policier Donatien Lachance et sa femme Olympe, et cette enquête policière à l'état major de l'Empereur sur fond de batailles napoléoniennes pendant la campagne d'Austerlitz.
C'est assez déconcertant de savoir que beaucoup de batailles tiennent à un détail, une ruse.
Une très belle découverte. Je me suis régalée.

Extraits & Citations


"... chercher à comprendre, c'est déjà désobéir."

"Napoléon marchait comme dans un rêve, émerveillé par le spectacle de cette armée fanatisée par un seul homme. Donatien suivit à quelques pas, fasciné par ce moment unique, le coeur transporté par ces soldats qui brûlaient leur couchage pour fêter celui qui les envoyait à la mort. Il se dit qu'il n'oublierait jamais une seule de ces images, ni les torches orangées qui trouaient la nuit, ni le petit homme dont le bicorne noir et luisant reflétait la lumière du feu, ni les cris qui transperçaient l'âme, ni le regard éperdu des soldats qui regardaient passer, calme et bienveillant, celui qu'ils tenaient pour le dieu de la guerre."

"Vingt minutes s'écoulèrent encore. Napoléon avait demandé sa lunette et la braquait vers le sud tandis que l'aube blanchissait peu à peu le sommet des collines face à eux. Soudain, un disque incandescent émergea du brouillard et nimba le tertre d'une lumière rouge. Deux hauteurs se découpèrent en noir sur le paysage, alors que la brume tout autour prenait une teinte rosée dans la lueur de l'aurore.
- Sire, c'est le soleil de la victoire, dit Soult.
- Oui, dit Napoléon. Le soleil d'Austerlitz !"

"Ainsi Napoléon établissait-il sa réputation de devin de la guerre. Il semblait inspiré par son génie. Il était renseigné par ses espions."

"Pour être le plus fort dans quelques jours, il fallait se montrer faible aujourd'hui. Pour gagner, il fallait jouer les perdants."

"Tout juste, monsieur le commissaire, dit Napoléon d'un ton triomphant. La surprise et la ruse sont les maîtresses des batailles, Lachance. Nous tenons une arme décisive. Gardons-la."

"Ainsi ma politique de réconciliation ne suffit pas. Le sang appelle toujours le sang et le crime, la vengeance. Robespierre et ses émules ont créé autant d'ennemis à la République qu'ils en ont tués. Cette politique de Terreur est un expédient. Elle ne vaut rien à terme. La peur ne peut pas guider les peuples. Il y faut l'ordre, le bon gouvernement, la gloire ..."

"C'est un homme diabolique dont le charme et les talents sont employés à l'établissement d'une nouvelle tyrannie. Voilà la vérité."

"C'est la guerre qui est dangereuse, mon amie. On la fait ou on ne la fait pas. Il n'y a pas de milieu."

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