vendredi 7 octobre 2016

La librairie de la pomme verte - Collectif**


Editions Les Arènes, septembre 2013
266 pages
Textes d'écrivains américains rassemblés par Ronald Rice et 
Traduits par Hélène Dauniol-Remaud 
Ouvrage original, 2012
My Bookstore, Writers celebrate their favorite places to browse, read, and shop

Quatrième de couverture


UN LIVRE PEUT CHANGER VOTRE VIE, UN LIBRAIRE AUSSI. 
Tendres et pleines d'humour, ces histoires vraies écrites par trente grands romanciers américains sont autant un hymne à la librairie qu'une invitation à la lecture et à la découverte de nouveaux livres.

"Le seul endroit aussi apaisant qu'une librairie accueillante est sans doute la cuisine de votre grand-mère. " Isabel Allende. 
"Beaucoup de gens, dont moi, considèrent cette librairie comme leur second foyer. Les personnes qui y travaillent sont en quelque sorte des parents. Je m'y rends si souvent que s'il se passe quelques jours sans que je vienne, l'un des membres du personnel peut me demander, sincèrement inquiet, si j'ai été malade." Angela Davis Gardner.
Les étagères grimpaient le long des murs, jusqu'aux plafonds élevés, et je me souviens que je me demandais ce qui se trouvait là-haut, dans les boîtes en carton tellement hors de ma portée. Les mêmes choses que sur les étagères du dessous ? D'autres merveilles inimaginables ? Alvord and Smith était un magasin destiné à ceux qui - quoique j'eusse été incapable de le formuler à l'époque - avaient d'autres aspirations que le quotidien de notre ville industrielle et miteuse. Il n'y avait jamais grand monde. (...). Richard Russo, 2012

Mon avis  ★★☆☆☆


Tout était réuni pour me plaire : un joli titre, une attirante illustration, une quatrième de couverture alléchante, la citation de Robert Whitman en exergue "le commerce des livres est le commerce de la vie"; à l'heure d'Amazon et de ses ventes massives, cette idée semble avoir été perdue en route. 
Et bien que nenni, patatras...j'ai lutté pour ne pas lâcher ce recueil avant la fin. 
Les auteurs sont conviés à répondre à cette question : quelle est votre librairie préférée? Les témoignages, de quelques pages, s'enchaînent et se répètent sans véritable saveur. Ce n'est que mon petit avis; je n'ai pas ressenti d'émotions particulières, j'avais l'impression de lire un catalogue, une série de devoirs sur table ... j'en attendais certainement trop, j'imaginais une belle aventure quasi amoureuse, savoureuse, piquante.
Trop d'astérisques précisant que l'auteur n'est pas traduit en France. Ils sont bien trop nombreux à mon goût, et bien trop à ne pas être très connus. J'aurais bien aimé lire les confidences de John Irving, Stephen King ou encore Jim Morrison, qui était encore parmi nous au moment de la sortie de ce recueil. Je lirai certainement la version française : "Livre, vivre et rêver" aux éditions Les Arènes, sorti en 2015.

J'ai aimé toutefois certains passages, le fait que les auteurs participant au recueil fustigent à l'unanimité ce diable d'Amazon «Le problème est qu'Amazon est l'exact opposé d'une librairie indépendante. Les librairies indépendantes reflètent généralement la personnalité et l'excentricité de leurs propriétaires, de leurs directeurs, de leurs employés...Emily St John Mandel», les annotations en bas de pages, qui m'ont apporté de nouvelles idées lecture (ma PAL en avait besoin ;-)), et bien entendu l'intention du recueil : un hommage aux librairies indépendantes, aux libraires qui vouent corps et âmes à leur passion du livre, qui s'investissent pour que la littérature de qualité, celle des jeunes auteurs y compris, reste vivante et humaine. Leur travail est admirable. (Je vais d'ailleurs demain à une rentrée littéraire animée par un libraire indépendant - il a toujours des pépites à conseiller, et c'est un vrai bonheur - d'une ville voisine qui se déplace dans la bibliothèque de ma ville... ville qui, à mon grand regret, est dépourvue d'une librairie indépendante.)
Et puis, toutes ces librairies donnent très envie. Pour ma part, je me rendrai déjà dans celle de Paris Shakespeare and Company présentée par Emily St John Mandel.
Je n'ai finalement pas tout à fait perdu mon temps, et j'ai appris un nouveau mot ;-) "Idiosyncrasie", mentionné dans la chronique de Mick Cochrane : 
«...c'est MA librairie : Talking Leaves Books. Jonathan Welch (...) explique que son nom vient de la manière dont ceux qui ne connaissent pas les livres définissent leur pouvoir extraordinaire : "Les pages des livres sont vues comme des "feuilles" qui "parlent", transmettant sagesse et esprit." La devise de la librairie est "Indépendante et Idiosyncrasique depuis 1971." »
Ce recueil mérite certainement davantage que mes deux étoiles de part sa très belle et honorable intention. J'ai été déçue, ce sont des choses qui arrivent. Si vous lisez ce livre, un conseil, ne faites pas la même erreur que moi, picorez-le, n'enchaînez pas les récits au risque de vous lasser...

« Le but autoproclamé de Talking Leaves est de mettre à disposition des livres qui changent la vie, des livres qui «nous ouvrent de nouveaux mondes, ou éclairent mieux le nôtre», des livres qui "étendent et accroissent notre vision et notre compréhension de l' univers et de ses créatures, ses cultures et ses modes. Mick Cochrane
Chaque livre est mon "bébé", bien sûr, mais ce sont eux qui lui repassent ses vêtements et le coiffent, et lui donnent une bonne tape sur les fesses avant de l'envoyer dans le monde. Les libraires comme Chris Bowe forment le grand coeur qui bat de la littérature américaine contemporaine, et, sans eux, tout ce que je fais n'a que très peu d'intérêt. Ron Currie
Seigneur, vous vous souvenez quand nous devions attendre les choses? Quel plaisir sublime c'était, un plaisir que nous avons perdu. Ron Currie
...l'endroit était toujours bondé. Il y avait les gens du coin et les touristes, et, par-dessus tout, les vendeurs : de vrais libraires en chair et en os. Et il y avait toujours des conversations qui fusaient. Au diable le silence conventionnel des bibliothèques et la musique d'ascenseur des centres commerciaux qui vous incitent sournoisement à consommer; chez Northshire, les gens comprenaient que les livres sont des choses dont on parle. Des choses dont on doit parler, parce que plus on parle de livres, plus on comprend les gens avec qui on parle de livres. C'est aussi simple que ça. Jon Clinch
Peut-être est-ce juste l'intuition que tout ce que peut vous proposer une librairie aussi excentrique et aussi bizarre que les livres et les écrivains eux-mêmes, ou que le langage est forcément précieux et que c'est là qu'il faut acheter ses livres. Et, si vous achetez vos livres, elle perdurera, et les petits éditeurs perdureront, et les vrais livres perdureront. Quiconque souhaite autre chose est un imbécile. Dave Eggers
Baptisé dans l'encre, et emmailloté dans des langes de poussière, je suis l'un de ces types à qui une bonne librairie sert de temple, de sanctuaire, de bosquet sacré, de caravane bohémienne, de nigtht-club à Tijuana, de parc de loisirs, de source de santé mentale, de camp de safari, de station spatiale et de champs de rêves intérieur. Tom Robbins »

La librairie Shakespeare and Company, en 2004 
5ème arrondissement parisien
(Source Wikipedia)

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