samedi 6 mai 2017

Le plus beau reste à venir ★★★★☆ de Hélène Clément


Éditions Albin Michel, mai 2017
554 pages

Résumé éditeur


Venus d’horizons différents, quatre adolescents se rencontrent au lycée, peu à peu soudés par leur fascination pour un prof d’Histoire que l’on dirait sorti du Cercle des poètes disparus.
Une personnalité géniale et hors-norme qui va libérer en eux les plus belles et les plus folles envies. Se surpasser, braver les obstacles, croire en soi… pour faire en sorte que les rêves deviennent réalité : grâce à lui, ils savent que le plus beau reste à venir.
Au plus près des émotions de l’adolescence, Hélène Clément nous invite à retrouver l’élan et la fougue de ces années-là, sur un air de Jean-Jacques Goldman, dans un roman qui évoque avec justesse le passage à l’âge adulte. Tendre et grave, une véritable ode à l’amitié qui réveille des rêves que l’on croyait enfouis.

Mon avis ★★★★☆


Un grand merci aux éditions Albin Michel et à Masse critique Babelio pour cette émouvante lecture.
J'ai lu ce livre avec beaucoup de plaisir, une parenthèse chaleureuse emplie d'espoir, de bons sentiments, d'amour et d'amitié. Pourtant, le roman débute par l'annonce d'un deuil, celle de Michel Verdier, professeur à l'écoute, aimant et aidant les plus fragiles, ceux que la vie n'a pas gâtés au démarrage. «Personne ne devrait voir ses rêves menacées par des questions d’argent, de soutien ou par la cruauté de ses pairs. Surtout pas à seize ans.» 


Rose Delacroix:

"Je voudrais un ami. 
Je voudrais partir d'ici.
Je voudrais une famille bien en vie (et une grande cuisine)."

Gustave Romanowicz
"J'aimerais être compris
J'aimerais quitter la région
J'aimerais faire carrière à Broadway"

Mallory Simon
"Disparaître,
Me barrer très loin,

Dessiner en paix."

Ce deuil va être l'occasion de retrouvailles, de raviver les souvenirs d'adolescence de quatre amis, de faire resurgir la fragilité de ces années de lycée, et nous pousse, nous lecteur, à nous interroger sur la force de l'amitié, et qu'en plus de prendre appui sur sa famille de sang, dans la vie, une famille de coeur apporte souvent un soutien tout aussi incommensurable et nécessaire. 

Un très beau récit empreint d'une belle humanité, une belle leçon de vie, d'amitié, que j'ai lue avec grand plaisir, qui m'a émue. Une belle écriture qui happe, qui suscite l'attachement aux personnages, et qui pousse à la réflexion, au questionnement, qui donne envie de croquer la vie à pleines dents, de partager davantage en famille, entre amis.

Un tout petit bémol, avec du recul, le manque de crédibilité dans la chute ... mais quand une lecture fait du bien, quand elle amène autant d'émotions, pourquoi parler de négatif ? Quel intérêt ? 

Une lecture pleine de chaleur, de tendresse, à savourer ... parce qu'elle fait du bien, tout simplement.
N'hésitez pas !
«Alors ils s'exécutent, haut et fort, 
ils braillent l'histoire de ce petit bonhomme, 
les rêves de sa vie,
 les prisons de son coeur. 
Petit bonhomme inspiré jour après jour 
de son souffle et de ses cris.

Petit bonhomme que je ne suis plus. 

Car loin des beaux discours et des grandes théories, 
ils ont changé ma vie.»


«Cultiver l'espoir intensifiait les déceptions.


Elle mangeait sa solitude depuis son sixième anniversaire, celui que ses parents avaient oublié. De retour chez elle après l'école, esseulée dans la cuisine, sans présents ni étreintes, elle avait cassé deux oeufs dans un bol, ajouté du chocolat , du sucre et trouvé du réconfort dans cette mixture.C'était plein d'amour le chocolat.

Je souris. Au tableau. À mon estomac qui semble se calmer. [...] À Ludo et ses surfeuses. À Loïc qui s'illumine face à sa mère.
À Jacques Brel et papa qui doivent trinquer, eux aussi.

Jamais je ne m'étais autant moqué d'être privé de dessert, mais cette charlotte était devenue ma nouvelle incarnation de la fragilité du bonheur. Une preuve concrète de plus que la vie basculait sans prévenir. Que nos préoccupations pouvaient passer du réalisateur d'un film à la souffrance d'un ami, en l'espace d'une seconde. Qu'il fallait absolument profiter de chaque instant de stabilité dont on disposait, en déguster chaque gramme de béchamel.

Je me suis replacé face à la route. J'étais au bord de la nausée. Je me suis concentré sur les lignes droites et régulières. Une infirmière m'avait dit un jour que quand le monde ne tournait plus rond, je devais trouver un repère immuable auquel m'accrocher, pour me rassurer. Elle avait désigné la frise animalière sur les murs de ma chambre. «Peu importe ce que tu vois sur l'électrocardiogramme ou sur le visage de tes parents, tant que les écureuils mènent la danse, tu ne dois pas avoir peur.» La signalisation routière manquait de couleurs, ou j'avais perdu ma naïveté parce que ma tentative n'a pas été concluante. J'étais terrifié.»

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