mardi 30 mai 2017

Les douze tribus d'Hattie ★★★★ de Ayana Mathis

Éditions Gallmeister, collection Americana, 02 janvier 2014
314 pages
Traduit de l'américain par Françoise Happe 
Prix des lecteurs de la ville de Vincennes (7ème édition du festival America sep 2014)

Quatrième de couverture


Gare de Philadelphie, 1923. La jeune Hattie arrive de Géorgie en compagnie de sa mère et de ses sœurs pour fuir le Sud rural et la ségrégation. Aspirant à une vie nouvelle, forte de l'énergie de ses seize ans, Hattie épouse August. Au fil des années, cinq fils, six filles et une petite-fille naîtront de ce mariage. Douze enfants, douze tribus qui égrèneront leur parcours au fil de l’histoire américaine du XXe siècle. Cette famille se dévoile peu à peu à travers l'existence de ces fils et de ces filles marqués chacun à leur manière par le fort tempérament d'Hattie, sa froide combativité et ses secrètes failles.

Les Douze tribus d’Hattie, premier roman éblouissant déjà traduit en seize langues, a bouleversé l'Amérique. Telles les pièces d'un puzzle, ces douze tribus dessinent le portrait en creux d'une mère insaisissable et le parcours d'une nation en devenir.

À PROPOS DU LIVRE

Les Douze Tribus d'Hattie, paru en décembre 2012 aux États-Unis, a été le succès surprise de l'année 2013 avec plus de 250 000 exemplaires vendus. En cours de traduction dans plus de seize pays, encensé par la critique, ce premier roman est considéré comme l'une des plus brillantes entrées en littérature de ces dernières années aux États-Unis.

Ce premier roman a gagné le Prix des lecteurs de la ville de Vincennes,décerné dans le cadre de la 7e édition du festival America en septembre 2014. Il est également le finaliste du Grand Prix des lectrices de ELLE 2015.

Mon avis ★★★★


Les éditions Gallmeister, merci, merci, merci...une nouvelle fois, je suis conquise par une de vos brillantes sélections !
Un récit puissant et intense, qui prend des allures de fresque familiale, touchante, gravitant autour du personnage d'Hattie, une jeune fille au début du roman, qui fuit sa Géorgie natale, ségrégationniste, pour s'installer à Philadelphie. Elle y devient une épouse, une mère ... une femme armée d'un courage admirable, que nous constatons au fur et à mesure que les pages, les chapitres, dressant les portraits de ses douze enfants, "douze tribus", s'égrainent, rapidement tant ses portraits nous happent. Des histoires qui dressent aussi le portrait d'une Amérique au XXème siècle; il y est question de racisme, de musique, de moeurs, de folie aussi, de condition des femmes, de difficultés à surmonter un quotidien où l'argent se fait rare. De drames. 
L'entame du livre est troublante, marquante pour nous lecteurs, pour Hattie, confrontée à une situation douloureuse qui la conditionnera, la façonnera, détruira toute propension en elle à aimer, à chérir ...
«La moitié de ce qui ne va pas chez les gens, aujourd’hui, c’est dû au fait qu’ils n’ont pas d’endroit où aller pour trouver la paix.
Tu n'as jamais appris que parfois, tout ce qui te reste, c'est ta dignité et la maîtrise de toi-même.
Hattie observa de plus près la foule sur le trottoir. Les Noirs ne descendaient pas dans le caniveau pour laisser passer les Blancs, pas plus qu'ils ne regardaient obstinément le bout de leurs chaussures. Quatre jeunes filles noires passèrent, des adolescentes, comme Hattie, papotant ensemble. Des filles en pleine conversation, tout simplement, pouffant de rire et décontractées, comme seules des filles blanches pouvaient se promener en bavardant dans les villes de Géorgie.
- Maman, dit Hattie. Je ne retournerai jamais là-bas. Plus jamais.
- Tu te comportes comme si toute ta vie n'était qu'un long après-midi de janvier, lui dit Lawrence. Les arbres sont toujours nus et la plante grimpante ne porte aucune fleur.
- Ça ne m'apporterait pas grand-chose d'avoir la tête dans les nuages.
A tout le moins, une vie plus agréable devrait signifier qu'une enfant peut prétendre à quelque chose qui n'a pas d'autre but pratique que la faire sourire.
L'orgueil a causé la ruine de bien des gens. Un de ces jours, il va bien falloir que tu te retournes et que tu regardes en face ce que tu essaies de fuir.»

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire