mercredi 28 mars 2018

Kilomètre zéro ★★★★☆ de Maud Ankaoua

«
Vous ne pouvez pas arrêter les vagues, mais vous pouvez apprendre à surfer.
»  
Joseph Goldstein

Envie de vous perdre et de vous reconnecter avec vous-même ? Envie de faire une pause, de laisser votre quotidien (certes trépidant ;-) de côté, celui qui a petit à petit grignoté sur vos rêves et vos envies ? Envie d'évasion, de belles rencontres, de levers de soleil à couper le souffle, de silence ... ? 
N'hésitez pas une seconde et venez partager ce voyage sur le toit du monde avec Maud Ankoua. Laissez vous émouvoir, guider, inspirer par les leçons de vie que l'auteure distille tout au long de ce roman. Prenez votre temps, ou si comme moi, vous avalez ce roman en quelques heures, alors revenez-y...parce que ce roman est un médicament, une pastille Vichy qui fait un bien fou, qui nous ramène à l'essentiel, aux plaisirs simples, qui nous donne les outils pour apprendre à vivre mieux, à trouver notre propre équilibre, à nous recentrer sur le présent, à vivre l'instant en s'affranchissant de nos souvenirs et de toute réflexion, à dompter notre cerveau en quelque sorte, à écouter notre battement intérieur, à interpréter la plus belle symphonie qu'est [notre] vie.

« Tu deviens libre au moment précis où tu deviens conscient. 
C’est dans cet espace que tu pourras prendre les décisions avec un regard neuf sans le poids du passé, sans culpabilité ni projections sur l’avenir. »

Un condensé d'humanité et d'émotions, riche d'enseignements. 
C'est un peu de son histoire, de ses expériences que partage avec nous Maud Ankoua, en nous racontant l'histoire de Maëlle, l'héroïne de son roman. L'écriture est simple, pas toujours fluide, j'ai noté quelques longueurs et c'est, je pense, pour cela que je l'ai lu aussi vite la première fois. Mais peu importe la forme, quand le fond est aussi sincère et profond, quand les messages d'espoir ne nous quittent pas une fois la dernière page tournée, quand l'enseignement est aussi riche, et reste ancré en nous, quand les mots nous transforment et nous amènent à réfléchir sur nous-même et démontrent, que, oui, les clés du bonheur sont en chacun de nous... 

«Notre situation peut être perçue comme le paradis ou l'enfer : 
tout dépend de notre perception.» Pema Chödrön

Merci Maud Ankoua, pour cet enrichissant et émouvant voyage, merci pour ce beau moment de partage dans les locaux de Babelio. 
Merci aux éditions Eyrolles et à Babelio pour cette lecture qui va m'accompagner longtemps, si ce n'est ... tout le temps.
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«Chaque instant que tu perds à être malheureuse ne te sera jamais rendu. Tu sais où commence ta vie, mais pas quand elle s'arrête. Une seconde vécue est un cadeau que nous ne devons pas gâcher. Le bonheur se vit maintenant. Si tu penses qu'être ici est une obligation, tu vas vivre des moments difficiles ces prochaines heures, car la montagne est un miroir géant. Elle est le reflet de ton âme...Le reflet de ton état d'être. Tu as le choix de saisir l'opportunité qui t'est offerte, d'expérimenter ce voyage autrement, en arrêtant de comparer ce que tu es, ce que tu sais, ta culture, ton niveau de vie, ton confort. Si tu acceptes d'observer, sans juger, avec un regard neuf, en oubliant tout ce que tu as déjà vu, alors malgré toutes ces différences, tu découvriras un monde nouveau dans lequel tu pourras prendre un plaisir supérieur à celui que tu connais.Prends le risque de vivre et d'être ce qui t'habite. Emplis ton bocal, caillou par caillou, gravier par gravier, grain de sable par grain de sable en considérant chacune de tes priorités. [...] choisis par primauté la première pierre, puis ajoute la deuxième en te disant que tu ne sacrifieras jamais la première pour la deuxième. Et continue avec le même raisonnement, jusqu'au dernier grain. Mais fais attention à ce que tu veux, car tu risques de l'obtenir !
Si la peur frappe à ta porte et que tu as le courage de l'ouvrir, tu t'apercevras que derrière, il n'y a personne.
Le respect est fonction de la taille de votre compte en banque. Vous vivez dans la peur de perdre le peu amassé puisque l'amour n'est pas dissocié de l'argent. C'est pareil dans vos relations sentimentales, vous ne rêvez qu'à travers les projets matériels : la maison, la voiture, les achats. Vous ne prenez plus le temps pour apprendre de vos aînés, enseigner la confiance à vos enfants, partager avec vos amis plutôt que de vous comparer les uns aux autres ! Votre système de valeurs est fondé sur votre patrimoine. Vous ne savez plus donner sans imaginer d'intérêts en retour. Pire encore : vous confondez ce que vous êtes avec vos conditions de vie. Vous vous associez à votre titre, votre quartier, vos biens, vos origines, votre nom, votre travail, vos relations et n'existez qu'à travers eux. Vous ne concevez plus d'être aimé pour ce que vous êtes : un simple être humain. Dans l'Himalaya, nous sommes dans l'excès inverse. A défaut d'argent, nous vivons dans la misère. Pour survivre, ces peuples se sont accrochés à des valeurs ancestrales et religieuses qui donnent un sens à leur vie. Ils n'ont pas l'occasion de se perdre dans l'opulence, ils sont confrontés à leurs besoins primaires. L'ego ne trouve rien pour s'engraisser, ce qui favorise la compassion, la solidarité, l'optimisme, l'attention, les plaisirs simples, quoi !
[...] seul le chemin compte. Le résultat est souvent insignifiant par rapport au trajet parcouru.
Regarder la vie d’un œil neuf, comme un enfant qui découvre le monde. S’éveiller à ce que désire notre cœur et non pas agir en fonction de croyances automatiques guidées par la peur.
Le bonheur ne réside pas au kilomètre final qui n'existera jamais, mais au kilomètre zéro, qui commence à chaque instant.
L'esprit humain est fascinant : il nous est plus facile de justifier notre mal-être par l'accusation d'un comportement extérieur que d'accepter l'incertitude !
Le pardon ouvre la porte de la guérison.»
Allez encore un dernier passage... j'en ai noté tellement !
Une femme de peau blanche vient de terminer ses courses. Au comptoir du self, elle achète un bol de soupe. va s'installer à une table, y dépose son plateau et s'aperçoit qu'elle a oublié de prendre une cuillère. Elle repart en direction du bar.Revenant à sa place, elle trouve un homme à peau noire au-dessus du bol, trempant sa cuillère dans le bouillon. « Quel sans-gêne ! Mais il n'a pas l'air méchant... Ne le brusquons pas ! »«Vous permettez», lui dit-elle en tirant le bol de son côté. Son interlocuteur ne répond que par un large sourire. Elle commence à manger. L'homme retire un peu le bol vers lui et le positionne au centre de la table. A son tour, il plonge sa cuillère et avale le breuvage. ...La soupe terminée, l'homme lui fait signe de ne pas bouger et revient avec une abondante portion de frites, qu'il pose au milieu de la table. Il l'invite à se servir. Elle accepte et ils les partagent. Puis il se lève pour prendre congé .... Elle reste un moment pensive et songe à s'en aller. Elle cherche son sac à main qu'elle avait accroché au dossier de la chaise. Plus de sac ! «Quelle imbécile je fais ! Cet homme noir n'était qu'un voleur évidemment !»Elle s'apprête à demander qu'on le poursuive, lorsque ses yeux tombent sur un bol de soupe, intacte et froide, posée sur un table voisine, devant la chaise où pend son sac. Il manque une cuillère sur le plateau...
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Quatrième de couverture


Editions Eyrolles,  août 2017
304 pages 
Très beau moment de partage avec Maud Ankoua
et l'équipe de Babelio dans les locaux de Babelio
Pour en savoir plus sur la rencontre, c'est par ici, sur Maud Ankoua, par ici

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